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Nouvelles du Sommet francophone de Bucarest - le 29 09 2006

MessagePublié: Dim Oct 01, 2006 6:52 pm
par christine
Nouvelles du Sommet francophone de Bucarest - le 29 09 2006



BUCAREST (AFP) - 29/09/2006 10h22 - Les conflits au Liban et surtout en Afrique seront au centre de la déclaration finale que doivent adopter vendredi à Bucarest les dirigeants de plus de 60 pays présents au onzième sommet de la Francophonie, le premier jamais organisé en Europe de l'Est.

La France, moteur avec le Canada et le Québec d'une Francophonie qui se veut plus politique, insiste pour que les chefs d'Etats et de gouvernement réunis à huis clos vendredi matin, adoptent une résolution sévère envers le président ivoirien Laurent Gbagbo.

Visant clairement M. Gbagbo sans le nommer, M. Chirac a jugé que la Côte d'Ivoire, coupée en deux depuis un coup d'Etat manqué en 2002, était "incapable" d'organiser des élections et se trouvait désormais dans une situation "désastreuse".

La France, qui maintient 4.000 militaires en Cô te d'Ivoire, dans le cadre de l'opération Licorne, veut des pouvoirs renforcés pour le Premier ministre de transition Charles Konan Banny, un homme "sage" selon M. Chirac, présent au sommet de Bucarest.

Autre sujet brûlant, le Liban, qui sort difficilement d'un conflit armé entre le Hezbollah chiite et l'armée israélienne qui accuse la Syrie de soutenir ce mouvement.

La Roumanie et la France ont tenté de minimiser durant ce sommet une vive polémique entre le président libanais pro-syrien Emile Lahoud, qui n'a pas été invité à Bucarest par son homologue roumain Traian Basescu.
M. Lahoud a clairement accusé Jacques Chirac "d'ingérence dans les affaires intérieures du Liban" et d'avoir fait pression sur le président roumain.
Bucarest et Paris ont démenti les propos de M. Lahoud, tout en réservant le meilleur accueil au ministre libanais de la Culture Tareq Mitri, "représentant personnel" du Premier minis tre pro-occidental Fouad Siniora. M. Mitri a ainsi eu un tête-à-tête jeudi avec M. Basescu.

M. Lahoud est au ban des pays occidentaux après un rapport de l'ONU qui a mis en cause des dirigeants syriens et libanais dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafiq Hariri en février 2005.

Le Soudan, qui s'oppose au déploiement de troupes de l'ONU au Darfour et dont la candidature a été rejetée jeudi, figurait aussi au menu des dirigeants à ce sommet bucarestois, le président Chirac estimant qu'il fallait "tout faire" pour convaincre Khartoum de permettre ce déploiement, dans un entretien jeudi soir sur TV5 Monde et RFI.

Le thème officiel du Francophonie devrait également défendre l'accès pour tous aux "nouvelles technologies de l'information dans l'Education", soulignant l'importance de la défense de la "diversité culturelle", chère au secrétaire général de l 'OIF, Abdou Diouf.

M. Diouf, élu en 2002, devrait être reconduit à la tête de l'organisation pour un nouveau mandat de quatre ans, selon des sources proches des organisateurs.
De quoi rassurer, du moins en partie, ceux qui craignaient des conséquences néfastes d'une européanisation de l'OIF pour les pays africains, en termes notamment d'aide au développement et de poids politique au sein de l'organisation.

Symbole d'un virage vers l'Europe, ce sommet a été organisé à Bucarest au moment où Bruxelles donnait son feu à l'entrée au 1er janvier 2007 de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union européenne et en présence du président de la commission européenne Jose Manuel Durao Barroso.
Avec l'entrée de Chypre, l'OIF compte désormais 14 pays de l'UE sur 27, en janvier 2007, a insisté M. Diouf.

Le Ghana, le Mozambique, la Serbie et l'Ukraine ont fait aussi leur entrée dans l'OIF, qui compte désormai s 68 pays dont 53 membres de plein droits, deux associés et 13 observateurs.

L'examen de la candidature de la Thaïlande a été reporté à 2008, en raison du coup d'Etat dans ce pays la semaine dernière.




BUCAREST, 29 sept 2006 (AFP) - 29/09/2006 15h28 - Voici les principaux points de la "Déclaration de Bucarest" adoptée vendredi, à l'issue du XIème sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui a réuni à Bucarest les dirigeants de plus de 60 pays.


LIBAN


En déplorant la tragédie au Liban et les conséquences dramatiques pour l'ensemble des populations civiles, nous appelons à une cessation totale des hostilités et au retour au calme au Liban.


Nous appelons toutes les parties à oeuvrer en vue de l'application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et à collaborer avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban afin de permettre l'exercice par le gouvernement libanais de sa pleine souveraineté sur l'ensem ble du territoire national et d'aider à l'instauration de la sécurité dans le Sud-Liban


COTE D'IVOIRE


Nous regrettons le report des élections présidentielles initialement prévues le 31 octobre 2006 au plus tard, selon les termes de la résolution 1633 du Conseil de sécurité. Ce report s'explique par l'apparition de nombreux blocages et le manque de volonté réelle des acteurs politiques ivoiriens.


L'objectif doit demeurer l'organisation d'élections libres et démocratiques, fondées sur un processus d'identification équitable, des listes électorales renouvelées et crédibles et le désarmement de toutes les forces combattantes.


CRISE DU DARFOUR


Nous sommes vivement préoccupés par la dégradation continue de la situation au Darfour, marquée par la poursuite des act es de violence et des violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire.


Nous (...) appuyons la poursuite des pourparlers engagés avec le gouvernement soudanais en vue de la mise en application de la résolution 1706 du Conseil de sécurité et le déploiement dans les meilleurs délais d'une force de paix des Nations unies.


TCHAD


Nous exprimons notre vive réprobation quant aux tentatives de déstabilisation dont le Tchad a été victime en avril 2006. Nous nous réjouissons de la stabilisation progressive de la situation sécuritaire dans le pays et l'amélioration des relations bilatérales avec le Soudan.


LA SITUATION DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE


Nous exprimons notre préoccupation devant la sérieuse dégradation de la situation dans le territoire palestinien occupé, de même que notre vive inquiétude devant la gravité de la crise économique, sociale et humanitaire dans la bande de Gaza.


Nous condamnons tout recours à la violence ainsi que les violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, qui doivent être respectés sans réserve par toutes les parties.


LA FRANCOPHONIE DANS SA DIMENSION POLITIQUE


En nous réjouissant de la coopération entre nos états et gouvernements, qui a contribué à l'adoption en octobre 2005 à l'Unesco de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, nous exhortons les états qui ne l'ont pas encore fait à déposer leurs instruments de ratification.


Nous saluons l'initiative du pays hôte du sommet de mettre en place, sur ses fonds propres et en concertation avec l'Agence universitaire de la Francophonie, une université francophone d'Europe centrale et orientale.