Message de Monsieur Abdou Diouf,
Secrétaire Général de la Francophonie
Chaque année, le 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, nous offre une belle occasion de célébrer la Francophonie aux quatre coins monde.
L’année 2006 a commencé avec la mise en place d’une réforme institutionnelle issue de l’adoption par la Conférence ministérielle d’Antananarivo d’une nouvelle Charte qui consacre l’OIF comme unique organisation intergouvernementale de la Francophonie.
Cette réforme doit donner à la Francophonie une meilleure lisibilité mais aussi et surtout une plus grande efficacité qui, à n’en point douter, contribuera davantage à ancrer sa crédibilité. Mais 2006, c’est aussi l’année au cours de laquelle, tous ensemble, nous devons nous mobiliser pour la grande bataille de la ratification de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, pour l’adoption de laquelle la Francophonie a joué un rôle exemplaire et déterminant. L’adoption à l’Unesco de cette convention est une étape décisive dans la vie des peuples épris de justice et de paix. En effet, en cette période où notre devoir est de répondre aux aspirations à un monde plus juste, cette reconnaissance de la nécessité de respecter et de garantir la diversité culturelle constitue un pas important dans l’expression des identités de tous, parce qu’elle donne enfin à la culture la place qui lui revient dans le progrès et le développement. Ce respect de l’âme des peuples ne peut qu’offrir aux hommes de nouveaux terrains d’échange et de partage et ainsi leur permettre d’entrer dans l’ère d’une mondialisation à visage humain, riche de toutes les percées créatives et citoyennes de peuples divers mais résolus à s’enrichir de leurs différences.
Cette consécration de la diversité culturelle est le fruit d’un long combat. Léopold Sédar Senghor est l’homme qui incarne le mieux en Francophonie cette contribution à l’histoire de l’humanité. C’est la célébration du centenaire de sa naissance qui marquera ce 20 mars.
Oui, en cette année 2006, le poète aurait eu cent ans. Pour saluer sa traversée glorieuse de tout un siècle et lui dire sa gratitude, notre organisation a tenu à lui dédier cette année 2006, à multiplier les occasions de faire vivre ses idées novatrices, de montrer l’actualité de sa vision du monde qui nous a si fortement inspirés.
Aussi, en ce vingtième anniversaire du premier Sommet que Léopold Sédar Senghor avait appelé de tous ses voeux, y mettant aussi ses dernières forces, il nous semble important de montrer dans le monde entier combien nous sommes fiers de son héritage et heureux de traduire sa pensée dans nos actes de tous les jours.
La protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles restent une dimension essentielle de la pensée de ce combattant infatigable du dialogue des cultures.
Pionnier et bâtisseur, il nous a enseigné avec clairvoyance que “la culture est au début et à la fin du développement”.
Autour de cette Journée internationale de la Francophonie, des centaines d’événements et de manifestations en hommage à Léopold Sédar Senghor vont se dérouler dans le monde entier. Ils illustreront l’universalité de son héritage. Ils permettront aux générations nouvelles de découvrir sa richesse et de se l’approprier.
Cette année 2006 sera également l’année du rendez-vous de Bucarest où se tiendra en septembre prochain le XIe Sommet consacré à des questions qui se trouvent au coeur des préoccupations de notre organisation : les technologies de l’information et l’éducation.
Puisse cette journée du 20 mars augurer l’aube d’une ère nouvelle à la mesure de nos grandes espérances, de notre foi renforcée dans les valeurs de l’humanisme qui irrigue notre Francophonie, “cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre”.
Bonne fête de la Francophonie.
ABDOU DIOUF