Poli et polyglotte
Dans un monde numérique ou l'Internet facilite la communication entre
les hommes, indépendamment de leur localisation géographique, la
maîtrise des langues étrangères devient une connaissance essentielle
de notre temps...
L'Union européenne compte aujourd'hui près de 450 millions
d'habitants. Elle reconnaît 20 langues officielles mais environ 60
autres langues y sont parlées. Si beaucoup d'Européens maîtrisent une
langue étrangère pour des raisons de proximité géographique et
historique, la connaissance d'une langue pour des fins
professionnelles ou citoyennes devient une nécessité prise en compte
par un nombre croissant de personnes.
D'après une étude de TNS réalisée pour la Commission européenne, 56 %
des citoyens des Etats membres de l'Union européenne sont capables de
participer à une conversation dans une autre langue que la leur, un
chiffre en augmentation de neuf points en cinq ans. Ils sont par
ailleurs 28 % à parler deux langues étrangères et 11 % à en parler
trois.
La France demeure très en dessous de la moyenne européenne,
puisque seulement 47 % des Français maîtrisent une langue étrangère.
Une performance qui reste supérieure à celle de l'Italie (46 %), du
Portugal (33 %) ou de l'Espagne (32 %). Les champions sont surtout les
petits pays, dont la langue n'est guère parlée hors de leurs
frontières, tels que le Luxembourg (97 %), les Pays-Bas (87 %), le
Danemark (85 %) ou la Suède (81 %). L'anglais est, sans surprise, la
langue étrangère la plus utilisée dans l'Union : 38 % des citoyens
affirment pouvoir tenir une conversation dans cette langue. Le
français vient en seconde position avec l'allemand, toutes deux
maîtrisées, en tant que langue étrangère, par 14 % des Européens.
C'est au Royaume-Uni (23 %) et en Irlande (20 %) que la langue de
Molière est la plus parlée.
L'Anglais a la faveur des parents
18 % des citoyens de l'Union européenne déclarent avoir appris une
langue étrangère ou avoir perfectionné leur connaissance au cours des
deux dernières années, et 21 % indiquent qu'ils ont l'intention de le
faire dans l'année à venir. Mais ils ne sont que 12 % à se trouver
actuellement dans une démarche active d'appren-tissage. Les
motivations pour un éventuel apprentissage des langues sont à la fois
professionnelles - possibilité de l'utiliser au travail (32 %) ou de
travailler à l'étranger (27 %) - et d'ordre personnel - possibilité
d'utiliser des langues étrangères en vacances (35 %) ou satisfaction
personnelle (27 %). Les principales contraintes évoquées sont le
manque de temps (34 %), de motivation (30 %) et les frais
d'apprentissage (22 %).
Il existe toutefois un important consensus parmi les Européens quant
aux avantages à savoir parler plusieurs langues : 83 % d'entre eux
considèrent que la connaissance des langues étrangères leur est utile,
tandis que seuls 16 % ne leur reconnaissent pas cet avantage. Mais,
surtout, ils sont 67 % à estimer que l'enseignement des langues
devrait être une priorité politique.
C'est à l'école que la majorité des Européens a appris les langues (65
% d'entre eux), majoritairement dans le secondaire (59 %) et nettement
moins dans le primaire (24 %). Pourtant, ils sont plus nombreux à
penser que six ans est le meilleur âge pour commencer à apprendre les
langues. Enfin, l'anglais a naturellement la faveur des parents,
puisque 77 % des Européens estiment que les enfants devraient
l'apprendre comme première langue étrangère. Le français arrive tout
de même en seconde place avec 33 % de personnes favorables à son
apprentissage.
Plusieurs classements sont possibles pour déterminer le degré
d'influence de chaque langue dans le monde. Le classement
arithmétique, qui se base sur le nombre de personnes qui pratiquent
une langue donnée, consacre le mandarin, avec plus d'un milliard
d'individus, devant l'anglais (508 millions), l'hindi (497 millions),
l'espagnol (392 millions), le russe (277 millions), l'arabe (246
millions), le portugais (191 millions), le français (129 millions),
l'allemand (128 millions). Mais ces chiffres restent peu précis, tant
il est difficile d'évaluer le nombre exact de locuteurs d'une langue.
Autre classement possible: la «puissance linguistique». Il s'agit
cette fois de croiser le nombre de locuteurs au nombre de pays où la
langue est officiellement parlée. Selon cette grille de lecture, le
quatuor de tête devient alors l'anglais (45 pays), le mandarin (3
pays), le français (33 pays) et l'espagnol (20 pays).
Confiance des relations
Le citoyen du monde se doit donc d'être «anglophone poli et
polyglotte», l'anglais restant pour de nombreuses années la langue
internationale par excellence de l'échange.
La connaissance des autres langues étant un plus indéniable pour développer la confiance des relations, et dont la simple maîtrise des mots d'usage courant ou de politesse (bonjour, merci, au revoir etc. ...) est toujours perçue positivement, comme un effort vis-à-vis de votre interlocuteur. Bien entendu, la maîtrise de la langue de votre interlocuteur reste un atout considérable, pour la compréhension de l'autre, le plaisir et la pertinence de la relation.
Le plus difficile n'étant pas toujours l'apprentissage de la langue,
mais le manque de pratique.
Bilan, nous nous concentrons souvent sur
les langues dont nous avons un usage professionnel. L'Internet reliant
facilement les hommes, la pratique risque d'augmenter à coups de
Webcam ! De nombreux sites facilitent ces échanges à but
d'apprentissage linguistique et plus si affinité. Parmi eux, je vous
invite à découvrir livemocha.com, qui facilite la connexion entre
personnes souhaitant développer la pratique des langues étrangères,
tout en ayant une véritable démarche pédagogique de l'apprentissage
linguistique.
Bertrand LAZARE